Sur ses larges bras étendus, La forêt où s´éveille Flore, A des chapelets de pendus Que le matin caresse et dore. Ce bois sombre, où le chêne arbore Des grappes de fruits inouïs Même chez le Turc et le More, C´est le verger du roi Louis. Tous ces pauvres gens morfondus, Roulant des pensers qu´on ignore, Dans des tourbillons éperdus Voltigent, palpitants encore. Le soleil levant les dévore. Regardez-les, cieux éblouis, Danser dans les feux de l´aurore. C´est le verger du roi Louis. Ces pendus, du diable entendus, Appellent des pendus encore. Tandis qu´aux cieux, d´azur tendus, Où semble luire un météore, La rosée en l´air s´évapore, Un essaim d´oiseaux réjouis Par-dessus leur tête picore. C´est le verger du roi Louis. Prince, il est un bois que décore Un tas de pendus enfouis Dans le doux feuillage sonore. C´est le verger du toi Louis!