Avant de chanter
 Ma vie, de fair' des
 Harangues
 Dans ma gueul' de bois
 J'ai tourné sept fois
 Ma langue
 J'suis issu de gens
 Qui étaient pas du gen-
 re sobre
 On conte que j'eus
 La tétée au jus
 D'octobre...

 Mes parents on dû
 M'trouver au pied d'u-
 ne souche
 Et non dans un chou
 Comm' ces gens plus ou
 Moins louches
 En guise de sang
 ( O noblesse sans
 Pareille! )
 Il coule en mon cœur
 La chaude liqueur
 D'la treille...

 Quand on est un sa-
 ge, et qu'on a du sa-
 voir-boire
 On se garde à vue
 En cas de soif, u-
 ne poire
 Une poire ou deux
 Mais en forme de
 Bonbonne
 Au ventre replet
 Rempli du bon lait
 D'l'automne...

 Jadis, aux Enfers
 Cert's, il a souffert
 Tantale
 Quand l'eau refusa
 D'arroser ses a-
 mygdales
 Etre assoiffé d'eau
 C'est triste, mais faut
 Bien dire
 Que, l'être de vin
 C'est encore vingt
 Fois pire...

 Hélas ! il ne pleut
 Jamais du gros bleu
 Qui tache
 Qu'ell's donnent du vin
 J'irai traire enfin
 Les vaches
 Que vienne le temps
 Du vin coulant dans
 La Seine !
 Les gens, par milliers
 Courront y noyer
 Leur peine...